Le secteur du MICE continue d’évoluer rapidement, révélant de nouvelles dynamiques et attentes des entreprises face aux événements professionnels. Pour la seconde année consécutive, Kactus vous présente son Baromètre du Meetings & Events 2024, une étude approfondie qui décrypte les grandes tendances de ce marché en pleine mutation.

Cet outil incontournable pour les organisateurs d’événements professionnels et les directions achats d’entreprises, met en lumière les grandes tendances du secteur, les usages événementiels des entreprises et leurs priorités en matière de choix de lieux et de services. En s’appuyant sur une analyse détaillée des données élaborées grâce à l’expertise de Kactus et aux analyses d’un panel d’experts, ce baromètre offre un bilan des grandes tendances 2024.

Découvrez dans cet article les points phares de cette édition 2024.

Pour lire l’intégralité du baromètre, téléchargez-le dès maintenant.

#1 L’impact de l’inflation sur les événements professionnels

En 2023, l’inflation a significativement influencé le secteur de l’événementiel, augmentant les coûts liés à l’organisation d’événements.

Delphine Brousset, Global Travel Manager – Decathlon :

“Le contexte économique, les enjeux géopolitiques et climatiques laissent peu d’espoir pour obtenir de meilleurs tarifs. L’ajout des JO ne fait qu’amplifier cette complexité, et l’incertitude autour de cette période n’annonce aucune amélioration en matière de prix. L’inflation restera probablement un facteur clé en 2024, voire 2025”

Cette hausse s’est traduite par une augmentation du prix par participant : +15 % pour les journées d’étude, +11 % pour les soirées d’entreprise et +5 % pour les séminaires résidentiels. Ces derniers continuent de représenter une part importante des budgets événementiels, atteignant 52 % en moyenne. Cette stabilité témoigne de l’importance stratégique des séminaires pour renforcer la cohésion d’équipe et maintenir des liens forts entre collaborateurs.

Les dépenses en matière de restauration et d’hôtellerie ont particulièrement été impactées. Pour les journées d’étude, la part allouée à la restauration est passée de 41 % en 2022 à 51 % en 2023. De même, pour les séminaires résidentiels, les dépenses liées à l’hébergement ont bondi de 45 % à 56 %. Concernant les soirées d’entreprise, la restauration représente désormais 73 % des coûts, contre 64 % l’année précédente.

Face à ces pressions budgétaires, les entreprises adaptent leurs pratiques pour mieux maîtriser leurs dépenses, comme anticiper les événements de l’année. En 2023, les entreprises ont davantage anticipé leurs réservations, et chaque événement a fait l’objet de la comparaison de 3,7 devis en moyenne (contre 3,6 devis en 2022). Les entreprises ont ainsi pris le temps de comparer les offres et de mettre en concurrence les prestataires afin de sélectionner l’offre au meilleur rapport qualité/prix.

#2 Les séminaires au vert : une tendance qui s’ancre dans la durée

Depuis l’après-Covid, les séminaires au vert se sont imposés comme une tendance pérenne dans le secteur événementiel. En 2023, un rééquilibrage s’est confirmé entre Paris et les autres régions, avec une part des séminaires résidentiels en Île-de-France qui continue de diminuer (37 % en 2023 contre 40 % en 2022). Ce recul bénéficie notamment aux régions Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et PACA, qui attirent de plus en plus.

Cécile Benoit-Cattin, VP Hotels Sales Relation & Business Development Europe & North-Africa Division – Accor :

” Les régions continuent à se démarquer et à gagner des parts de marché, notamment sur les séminaires résidentiels. L’inflation est la première raison de cette tendance, suivie par le choix de villes de province faciles d’accès, bénéficiant d’un climat ensoleillé et d’un environnement agréable (urbain ou au vert).”

Ce choix répond à un besoin croissant des entreprises : favoriser le lien entre collaborateurs en mêlant moments professionnels et informels dans des cadres dépaysants. Avec l’essor du télétravail, les séminaires au vert offrent une opportunité unique de renforcer la cohésion d’équipe tout en offrant un environnement propice au bien-être. Les lieux situés en pleine nature permettent par ailleurs d’organiser des activités en extérieur, un atout prisé pour dynamiser les événements.

En outre, le bien-être des salariés s’affirme comme une priorité. Permettre aux collaborateurs de s’évader hors des villes contribue à maximiser leur engagement et leur productivité lors des séminaires. Ce type d’événement s’aligne également sur les préoccupations environnementales des entreprises, soucieuses d’adopter des pratiques plus durables.

#3 L’événementiel écoresponsable : un enjeu en quête d’accessibilité

Les préoccupations environnementales et sociétales occupent une place de plus en plus importante dans le secteur événementiel, reflétant l’éveil des entreprises aux enjeux du développement durable. Depuis la mise en place de la loi Climat et Résilience d’août 2021, ces dimensions s’intègrent progressivement aux stratégies événementielles, faisant des engagements RSE un critère incontournable dans le choix des prestataires.

Cependant, malgré cet intérêt croissant, le passage à l’action reste freiné par des obstacles : notamment le coût supplémentaire associé aux prestataires certifiés RSE qui peut atteindre 18 à 20 % de plus que leurs équivalents sans certification.

Lors de la phase de sélection, les organisateurs prennent en compte des options respectueuses de l’environnement. En effet, en 2023, 59 % des demandes d’événements comprenaient au moins un lieu labellisé RSE parmi les différents lieux envisagés. Cependant, le critère de la certification responsable n’influence pas encore de manière déterminante la décision finale des organisateurs, puisque seulement 15 % des événements ont réellement été organisés dans un lieu labellisé.

Arnaud Katz, CEO de Kactus, pour le média Voyages d’Affaires :

“On se rend compte que les entreprises ne sont pas prêtes à payer davantage pour un événement responsable. Les entreprises sollicitent de plus en plus de devis qui intègrent une composante RSE, mais à l’heure de payer, elles optent pour le moins cher. Le premier critère assumé aujourd’hui, c’est le prix. Les décideurs ne choisissent pas un lieu parce qu’il est en phase avec une politique RSE. Au mieux, c’est un bonus.”

De plus, il est possible que l’offre de lieux certifiés reste insuffisante pour satisfaire la demande croissante. En conséquence, les organisateurs peuvent être contraints de privilégier des options non labellisées. Non seulement en raison des coûts plus élevés associés aux lieux certifiés, mais aussi en raison de la limitation des choix disponibles qui ne correspondent pas forcément aux besoins ou aux préférences spécifiques de leurs projets.

#4 L’impact des JO de Paris 2024 sur le secteur MICE

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont laissé une empreinte significative sur le secteur de l’événementiel. Bien que les premiers impacts aient été perçus comme négatifs, ils contribuent à long terme à renforcer l’image de la France sur la scène internationale. 

Dès le mois de juin, une baisse significative des soirées estivales a été observée, passant de 18 % en 2023 à 12 % en 2024 pour le mois de juin, suivie d’une baisse pour juillet (passant de 18 % en 2023 à 10 % en 2024). Les entreprises ont davantage anticipé leurs événements du fait des JO. Un phénomène d’évitement de Paris et de sa région a également été constaté entre les mois de juin et octobre, au profit des autres régions.

Cependant, un rebond de l’activité est anticipé pour la période septembre / octobre, lorsque la fin des JO devrait permettre au secteur de reprendre son rythme habituel et d’attirer à nouveau un public plus large. Les acteurs du MICE espèrent que cette période marquera un retour progressif à la normalité.

Nathalie Lanier, Directrice des Voyages en Groupe – SNCF :

“Nous avons constaté un décalage des événements sur le premier semestre, mais la tendance s’annonce bonne pour une reprise début octobre, avec déjà beaucoup de demandes en forte anticipation pour 2025, notamment pour l’organisation de conventions internationales d’entreprises qui ont été reportées à 2025.”

Conclusion

Ce baromètre met en lumière quatre grandes tendances qui façonnent actuellement le secteur du MICE. 

La dimension stratégique du MICE reste incontestée, bien que les défis budgétaires, accentués par l’inflation, poussent les entreprises à adopter des stratégies de contrôle et d’optimisation des coûts.

L’organisation de séminaires écoresponsables s’affirme comme une tendance durable, bénéficiant particulièrement aux régions en dehors de l’Île-de-France. 

En parallèle, la demande pour des prestataires certifiés RSE est forte, mais peine à se traduire par des choix effectifs, freinée par les coûts et le manque de diversité de l’offre.

Enfin, les JO de Paris 2024 ont eu un impact négatif à court terme, marqué par un phénomène d’évitement de la région parisienne et une diminution des événements durant les mois d’été. Toutefois, le secteur a entamé une reprise dès septembre 2024, retrouvant progressivement son dynamisme.

Pour lire l’intégralité du baromètre, téléchargez-le dès maintenant.